La planète impossible, un monde surréaliste et onirique


En parallèle de la sortie de Venera, Atrabile propose une réédition du précédent album de Joseph Collioni, La planète impossible

Un roman graphique au titre dickien et une couverture qui rappelle l'univers visuel de Moebius, voilà qui est un bon présage. Cosmo, le cosmonaute, et Céphalée, une intelligence artificielle voient débarquer dans leur station orbitale une mystérieuse cosmonaute qui met un point d’honneur à garder secrètes son identité et la nature de sa mission. Petite devinette : Cosmo, Céphalée et madame anonyme sont à bord. Qui tombera dans l’espace ? En réalité, la réponse importe peu. L’intrigue, aussi minimaliste que le trait de l’auteur, n’est qu’un prétexte pour déployer un univers étrange, absurde et onirique. 

 

La planète impossible © Atrabile


Peu après l’arrivée inattendue de la mystérieuse cosmonaute, Cosmo est témoin de la disparition de la Terre qui fait place à une nouvelle planète inconnue. La station spatiale se crashe sur celle-ci et le duo Cosmo/Céphalée amerrit dans l’océan tandis que la cosmonaute anonyme a disparu. Après avoir dérivé, ils arrivent sur la terre ferme et croisent une faune et une flore bigarrées dont un personnage ovoïde, saisissant de ressemblance avec l’œuf sur pattes Humpty-Dumpty. Ce clin d’œil au personnage issu du roman De l'autre côté du miroir nous confirme que nous sommes bien dans un monde à la Lewis Carroll, le royaume du non-sens. Par conséquent, ne cherchez pas de logique, il n’y en a pas. D’ailleurs, comme l’affirme un faux dieu de la forêt, plagiant le chat loufoque d’Alice au pays des merveilles : tout le monde est fou ici.

 

La planète impossible © Atrabile

 

Des poissons et des phoques à visage humain, un pêcheur acéphale, des humains dotés de corps-tubes, un serpent à tête humaine, un artichaut géant planté dans le sol : la liste est bien sûr non exhaustive ! Au milieu de cette faune indéfinissable, peuplée de personnages tous plus intrigants les uns que les autres, des questionnements métaphysiques émergent tant sur terre que dans les océans ou aux abords de villes fantasmatiques. Et, finalement, lorsqu’on accepte de se laisser porter par l’imaginaire fécond du bédéaste, la poésie surréaliste affleure et le dépaysement est total... 

 

Commentaires