La chance sourit à madame Nikuko : un duo mère-fille surprenant

Après Les enfants de la mer, un hymne mystique à la nature, Ayumu Watanabe revient en 2022 avec La chance sourit à madame Nikuko, adapté du roman de Kanako Nishi, Gyokō no Nikuko-chan. Ses deux premiers longs-métrages, sélectionnés au festival du film d'animation d'Annecy, font de Watanabe un réalisateur résolument à suivre. 



Nikuko est une mère célibataire de 35 ans, au physique imposant et aux looks improbables. Grande gourmande, amatrice de plaisanteries qui tombent souvent à plat et d'hommes qui se révèlent peu fiables, elle a la joie de vivre chevillée au corps. Après de nombreux déménagements consécutifs à ces déboires amoureux, elle s’installe sur un petit bateau dans un village de pêcheurs et travaille dans un restaurant. Sa relation avec sa fille Kikurin, aussi discrète que sa mère est fantasque, est complexe.

 

 

Le regard aussi irrévérencieux qu'ambivalent que porte Kikurin sur sa mère nous plonge dans le point de vue d'une adolescente qui ne manque pas d'humour, parsemé de clins d’œil à Mon voisin Totoro de Miyazaki. Malgré les apparences, Kikurin qui est aussi la narratrice, n'est pas au centre du récit et il faut attendre les vingt dernières minutes du film pour le comprendre avec la révélation d'un secret qui lie les deux personnages.

 

 

Au très beau style graphique se mêlent plusieurs scènes aux accents cartoonesques qui empruntent le procédé du henshin (transformation en japonais), un motif récurrent dans le manga qui a largement recours aux déformations corporelles des personnages dignes de Tex Avery. Associées à l'irréductible bonne humeur de Nikuko, ces scènes sont un parfait contrepoint à la trajectoire de vie tortueuse de Nikuko lui conférant une fantaisie qui constitue tout le charme de ce duo mère-fille surprenant. 

 




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